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Je suis diététiste-nutritionniste dans une clinique de diabète et j’exerce régulièrement mon droit de prescrire pour ajuster les insulines et les antidiabétiques. J’ai une ordonnance d’un médecin de famille pour l’une de mes clientes, toutefois le médecin prendra sa retraite dans les prochaines semaines. Suis-je tout de même autorisé à poursuivre les ajustements d’insuline avec la patiente?
L’ordonnance demeure valide même si le médecin prend sa retraite. À moins d’indication contraire, la période de validité d’une ordonnance n’est pas limitée dans le temps, et les diététistes conservent
Lire la suiteLa surveillance des ballonnets peut s’inscrire dans la finalité du champ d’exercice des diététistes : Code des professions 37c) l’Ordre professionnel des diététistes-nutritionnistes du Québec: évaluer l’état nutritionnel d’une personne, déterminer et assurer la mise en œuvre d’une stratégie d’intervention visant à adapter l’alimentation en fonction des besoins pour maintenir ou rétablir la santé et des activités réservées.
Cependant, avant de réaliser un tel geste il faut s’assurer d’avoir les connaissances et les compétences pour le faire, de tenir compte de ses limites ainsi que des moyens à sa disposition (art.3 du Code de déontologie). Les diététistes-nutritionnistes qui n’en détiennent pas la compétence peuvent suivre des formations, réaliser du mentorat ou être supervisés dans l’objectif d’acquérir les compétences requises. Si ce n’est pas le cas, la référence à un autre professionnel habilité s’avère nécessaire. Les diététistes-nutritionnistes doivent également référer à un professionnel habilité lorsque des soins sont requis. De même, il est important de vérifier les protocoles en vigueur dans l’établissement.
Il est judicieux de discuter conjointement avec les diététistes-nutritionnistes et les infirmiers et les infirmières afin de planifier cette activité en fonction des compétences et de la trajectoire de soins la plus efficiente.
Lors de la formation sur le retrait du tube, plusieurs membres ont soulevé des questionnements concernant les soins d’alimentation entérale et les attentes de la part des gestionnaires voulant que suite à la formation visant le retrait du tube, les diététistes-nutritionnistes puissent se voir confier des activités en lien avec les soins d’alimentation entérale. Il est important de rappeler que la formation sur le retrait du tube d’alimentation a comme objectif d’habiliter les diététistes-nutritionnistes à retirer un tube d’alimentation entérale. À l’issue de la formation, il n’y a pas d’attestation certifiant la compétence des diététistes-nutritionnistes à réaliser, à titre d’exemple, la surveillance des ballonnets ou d’autres activités de soins d’alimentation entérale, étant donné qu’il ne s’agit pas de l’objectif de la formation.
Les diététistes-nutritionnistes doivent sauvegarder en tout temps leur indépendance professionnelle et éviter toute situation de conflit d’intérêts. À cet égard, ils ne peuvent permettre que leur titre soit utilisé à des fins commerciales. Afin de respecter ces obligations déontologiques, le Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin précise les interdits pour les ordonnances :
- Elles ne doivent pas comporter de nom ni de logo de produits, de services ou de fournisseurs de produits ou de services en particulier.
- Les mêmes règles s’appliquent aux diététistes-nutritionnistes qui utilisent un outil technologique pour la rédaction d’une ordonnance, y compris les outils d’aide à la décision.
Il est donc interdit d’utiliser des carnets d’ordonnances ou encore des carnets de recommandations émanant de laboratoires ou d’autres fournisseurs de services et de produits.
En plus de viser le respect de l’indépendance professionnelle, cela permet d’assurer le libre choix du patient. Les carnets d’ordonnances où figurent les coordonnées professionnelles de la ou du diététiste-nutritionniste ou les réquisitions émanant d’un établissement public de santé du Québec sont évidemment les outils à privilégier.
Pour plus d’information à ce sujet, nous vous invitons à consulter le guide explicatif sur les ordonnances individuelles faites par un médecin.
En présence d’une ordonnance de consultation en nutrition de la part d’un médecin ou d’une IPS, la nutritionniste peut en effet cesser ou modifier les prescriptions de formules nutritives, micronutriments et macronutriments si elle le juge nécessaire. L’activité de prescrire inclus l’initiation, l’ajustement ou l’arrêt du produit ou de la substance prescrite. Il serait cependant essentiel d’aviser le prescripteur initial, de la modification/cessation et de l’intention thérapeutique ou des justificatifs ayant mené à cesser le calcium afin de maintenir la collaboration interprofessionnelle. Il pourrait également être intéressant d’en discuter avec le pharmacien dans votre milieu, car ces derniers sont souvent amenés à cesser certains médicaments prescrits par d’autres prescripteurs.
Oui. Les macronutriments sont notamment composés de protéines et de lipides, qui à leur tour sont composés d’acides aminés et d’acides gras. Les nutritionnistes habilités à prescrire peuvent donc prescrire les acides aminés et les acides gras.
Les diététistes-nutritionnistes ne sont pas autorisés à prescrire un élément pour une condition médicale qui n’est pas liée à leur champ d’exercice, soit la nutrition et l’alimentation. Les diététistes-nutritionnistes doivent donc s’assurer que la prescription des acides aminés et des acides gras s’inscrive dans leur champ d’exercice et ait une pertinence pour la prise en charge du patient.
Les obligations habituelles sont applicables :
- Détenir les compétences
- Exercer dans son champ de pratique
- Suivre les lignes directrices et les protocoles en place
- Obtenir l’évaluation à jour de l’état de santé du patient
- Évaluation nutritionnelle incluant les indications et contre-indications
- Diriger vers un autre professionnel ou collaborer avec un autre professionnel lorsque l’intérêt du patient l’exige
- Documentation au dossier clinique
- Communication aux professionnels concernés
Afin d’exercer leur droit de prescrire, les nutritionnistes autorisées doivent détenir une ordonnance individuelle ou collective d’un médecin ou d’une IPS. Une demande de consultation en nutrition est effectivement considérée comme une ordonnance individuelle et celle-ci peut être écrite ou verbale. Une fois qu’un médecin ou une IPS demande une consultation en nutrition, la diététiste dispose alors de toute l’autonomie pour exercer les activités autorisées appropriées au plan de traitement nutritionnel du patient. La diététiste peut donc prescrire des analyses de laboratoires en lien avec son champ d’exercice si elle juge que les analyses ont une pertinence pour la prise en charge du patient.
À noter que les diététistes autorisées à prescrire doivent assurer le suivi requis par l’état du patient et transférer ce suivi à un confrère si elles ne peuvent l’assurer elles-mêmes. Lorsqu’elles prescrivent une analyse, les diététistes doivent y donner suite de façon appropriée et en temps opportun.
Le parcours de formation nécessaire à l’obtention du droit de prescrire comprend 3 formations. Il est obligatoire de compléter le parcours de formation en entier afin d’obtenir un numéro de prescripteur de la RAMQ.
1. Formation droit de prescrire partie 1 (durée de 15h)
- Prescrire les formules nutritives
- Prescrire les micronutriments
- Prescrire une solution d’enzymes pancréatiques
2. Formation de mise à jour du droit de prescrire partie 1.1
- Changements réglementaires entourant le droit de prescrire
3. Formation droit de prescrire partie 2 (durée de 4h)
- Prescrire les macronutriments
- Prescrire les analyses de laboratoire
- Ajuster l’insuline et les antidiabétiques
Veuillez lire attentivement les modalités qui s’appliquent à votre situation selon si vous détenez ou non un numéro de prescripteur.
Je détiens un numéro de prescripteur.
Vous devrez compléter la courte formation de mise à jour du cadre réglementaire ET la nouvelle formation de 4 heures sur les nouvelles activités professionnelles. La réussite de ces formations vous permettra d’obtenir une attestation de l’Ordre nécessaire à l’exercice de ces nouvelles activités autorisées.
Afin de conserver votre autorisation de prescrire, et ce même si vous ne souhaitez pas exercer les nouvelles activités, vous devrez compléter ces nouvelles formations d’ici un an, soit avant le 1er septembre 2023. Passé cette date, votre droit de prescrire sera automatiquement suspendu jusqu’à ce que vous complétiez les formations.
Je ne détiens pas de numéro de prescripteur.
Vous devrez compléter la formation initiale de 15 heures sur le droit de prescrire ET la courte formation de mise à jour du cadre réglementaire ET la nouvelle formation de 4 heures avant de demander votre numéro de prescripteur.
Oui, il est permis pour les nutritionnistes de prescrire, modifier et cesser les solutés. Effectivement, l’activité autorisée de prescription des macronutriments a comme objectif de permettre aux diététistes-nutritionnistes de prendre en charge la nutrition parentérale de façon autonome, ce qui inclut le volume et la posologie des solutés. Comme pour toutes activités professionnelles, il est essentiel que les nutritionnistes détiennent les compétences préalablement à l’exercice de cette activité.
Les activités autorisées pour les nutritionnistes ne sont pas réservées à certains milieux et peuvent donc être exercées par les diététistes œuvrant autant dans le réseau public que dans le secteur privé. Cependant, certains éléments doivent être pris en considération :
- Afin d’exercer les activités prévues au règlement, la nutritionniste doit obligatoirement être en présence d’une ordonnance d’un médecin ou d’une IPS indiquant que la nutrition constitue un facteur déterminant du traitement de la maladie. En d’autres mots, il doit s’agir de patients pour lesquels le médecin ou l’IPS a demandé une consultation en nutrition.
- Lorsque les diététistes-nutritionnistes prescrivent des analyses de laboratoire, elles doivent y donner suite de façon appropriée et en temps opportun. Par exemple, si le résultat indique une valeur critique, la diététiste-nutritionniste doit être en mesure de gérer la prise en charge requise du patient par un corridor prédéterminé de service, et ce, dans des délais appropriés. Un répondant doit être nommé afin de prendre en charge les valeurs critiques en l’absence de la diététiste-nutritionniste.
- Avant de procéder à la prescription d’analyses de laboratoires, il est important d’accéder au dossier du patient afin de s’assurer d’avoir l’information à jour sur le patient. Avant de prescrire une analyse de laboratoire, la diététiste-nutritionniste doit en analyser la pertinence clinique et s’assurer qu’un tel résultat de laboratoire n’est pas autrement disponible.
Les prescriptions des analyses de laboratoire doivent être en lien avec le champ d’exercices des diététistes-nutritionnistes et avoir une pertinence pour la prise en charge du patient. Comme il n’existe aucune liste d’analyses de laboratoire qui peuvent être prescrites par les diététistes, il revient à chacune d’entre elles d’utiliser leur jugement professionnel. Une analyse de laboratoire est une analyse faite à partir de spécimens d’origine humaine afin d’apporter des renseignements utiles à l’évaluation et à la détermination du plan de traitement nutritionnel des patients. Cela inclut donc les analyses sanguines, mais également les analyses urinaires et fécales qui peuvent être pertinentes pour les diététistes.
L’HbA1c, le bilan lipidique ainsi que les enzymes hépatiques peuvent effectivement être utilisés dans le cadre de la détermination du plan de traitement nutritionnel ou bien de la surveillance de l’état nutritionnel du patient. Les nutritionnistes ayant obtenu le droit de prescrire peuvent donc prescrire ces analyses de laboratoire si elles jugent qu’elles sont pertinentes.