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Nous avons des questionnements concernant notre responsabilité professionnelle dans les cas de supplémentation en micronutriment à long terme. Par exemple, une ou un diététiste-nutritionniste en GMF prescrit un supplément de vitamine D et de vitamine B12 pour une usagère ou un usager. Après 5 rencontres, la personne n’a plus besoin d’être suivie en nutrition et on souhaite lui donner congé. Dans ce cas, dans sa dernière note au dossier, est-ce que la ou le diététiste-nutritionniste peut mentionner que le renouvellement / suivi pour la prescription des micronutriments doit être fait par son ou sa médecin de famille?
Dans certains cas, les diététistes-nutritionnistes ne peuvent pas assurer personnellement le suivi d’une prescription. Pensons par exemple à une ou un diététiste-nutritionniste en centre hospitalier qui prescrit un supplément de
Lire la suiteL’ordonnance demeure valide même si le médecin prend sa retraite. À moins d’indication contraire, la période de validité d’une ordonnance n’est pas limitée dans le temps et les diététistes-nutritionnistes conservent leur droit de prescrire même lorsque la situation d’une patiente ou d’un patient change (p.ex. retraite de la ou du médecin de famille). Une fois qu’une ou un médecin ou IPS demande une consultation en nutrition, et donc détermine que la nutrition constitue un facteur déterminant du traitement de la maladie, les diététistes-nutritionnistes disposent alors de toute l’autonomie pour exercer les activités autorisées appropriées au plan de traitement nutritionnel.
Évidemment, si la patiente ou le patient venait à se trouver une ou un médecin de famille, il serait toutefois important de communiquer avec cette personne afin d’assurer une bonne communication entre les intervenantes et intervenants au dossier. Si une ou un autre médecin est au dossier, par exemple une ou un spécialiste, il est important de lui communiquer les interventions posées afin de s’assurer que l’ensemble des données de santé demeurent disponibles. Des corridors de services doivent être mis en place afin de gérer la prise en charge requise par exemple lorsque la condition de santé de la patiente ou du patient le requiert ou lorsqu’un résultat d’analyse de laboratoire indique une valeur critique.
La surveillance des ballonnets peut s’inscrire dans la finalité du champ d’exercice des diététistes-nutritionnistes: Code des professions 37c) l’Ordre professionnel des diététistes-nutritionnistes du Québec: évaluer l’état nutritionnel d’une personne, déterminer et assurer la mise en œuvre d’une stratégie d’intervention visant à adapter l’alimentation en fonction des besoins pour maintenir ou rétablir la santé et des activités réservées.
Cependant, avant de réaliser un tel geste il faut s’assurer d’avoir les connaissances et les compétences pour le faire, de tenir compte de ses limites ainsi que des moyens à sa disposition (article 9 du Code de déontologie). Les diététistes-nutritionnistes qui n’en détiennent pas la compétence peuvent suivre des formations, réaliser du mentorat ou être supervisés dans l’objectif d’acquérir les compétences requises. Si ce n’est pas le cas, la référence à une autre personne professionnelle habilitée s’avère nécessaire. Les diététistes-nutritionnistes doivent également référer à une personne professionnelle habilitée lorsque des soins sont requis. De même, il est important de vérifier les protocoles en vigueur dans l’établissement.
Il est judicieux de discuter conjointement avec les diététistes-nutritionnistes et les infirmières et infirmiers afin de planifier cette activité en fonction des compétences et de la trajectoire de soins la plus efficiente.
Lors de la formation sur le retrait du tube, plusieurs membres ont soulevé des questionnements concernant les soins d’alimentation entérale et les attentes de la part des gestionnaires voulant que suite à la formation visant le retrait du tube, les diététistes-nutritionnistes puissent se voir confier des activités en lien avec les soins d’alimentation entérale. Il est important de rappeler que la formation sur le retrait du tube d’alimentation a comme objectif d’habiliter les diététistes-nutritionnistes à retirer un tube d’alimentation entérale. À l’issue de la formation, il n’y a pas d’attestation certifiant la compétence des diététistes-nutritionnistes à réaliser, à titre d’exemple, la surveillance des ballonnets ou d’autres activités de soins d’alimentation entérale, étant donné qu’il ne s’agit pas de l’objectif de la formation.
Les diététistes-nutritionnistes doivent sauvegarder en tout temps leur indépendance professionnelle et éviter toute situation de conflit d’intérêts. À cet égard, les diététistes-nutritionnistes ne peuvent permettre que leur titre soit utilisé à des fins commerciales. Afin de respecter ces obligations déontologiques, le Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin précise les interdits pour les ordonnances :
- Elles ne doivent pas comporter de nom ni de logo de produits, de services ou de fournisseurs de produits ou de services en particulier.
- Les mêmes règles s’appliquent aux diététistes-nutritionnistes qui utilisent un outil technologique pour la rédaction d’une ordonnance, y compris les outils d’aide à la décision.
Il est donc interdit d’utiliser des carnets d’ordonnances ou encore des carnets de recommandations émanant de laboratoires ou d’autres fournisseurs de services et de produits.
En plus de viser le respect de l’indépendance professionnelle, cela permet d’assurer le libre choix de la patientèle. Les carnets d’ordonnances où figurent les coordonnées professionnelles de la ou du diététiste-nutritionniste ou les réquisitions émanant d’un établissement public de santé du Québec sont évidemment les outils à privilégier.
Pour plus d’information à ce sujet, nous vous invitons à consulter le guide explicatif sur les ordonnances individuelles faites par un médecin.
En présence d’une ordonnance de consultation en nutrition de la part d’une ou d’un médecin ou IPS, les diététistes-nutritionnistes peuvent en effet cesser ou modifier les prescriptions de formules nutritives, micronutriments et macronutriments lorsque cela est jugé nécessaire. L’activité de prescrire inclus l’initiation, l’ajustement ou l’arrêt du produit ou de la substance prescrite. Afin de maintenir la collaboration interprofessionnelle, il serait cependant essentiel d’aviser la personne ayant émis la prescription initiale de la modification et de l’intention thérapeutique ou des justificatifs ayant mené à cesser le calcium. Il pourrait également être intéressant d’en discuter avec la pharmacienne ou le pharmacien dans votre milieu, étant donnée qu’elles et ils sont souvent amenés à cesser certains médicaments prescrits par d’autres prescriptrices et prescripteurs.
Oui. Les macronutriments inclus notamment les protéines et les lipides, qui à leur tour sont composés d’acides aminés et d’acides gras. Les diététistes-nutritionnistes habilités à prescrire peuvent donc prescrire les acides aminés et les acides gras.
Les diététistes-nutritionnistes ne sont pas autorisés à prescrire un élément pour une condition médicale qui n’est pas liée à leur champ d’exercice, soit la nutrition et l’alimentation. Les diététistes-nutritionnistes doivent donc s’assurer que la prescription des acides aminés et des acides gras s’inscrive dans leur champ d’exercice et ait une pertinence pour la prise en charge de la patientèle.
Les obligations habituelles sont applicables :
- Détenir les compétences
- Exercer dans son champ de pratique
- Suivre les lignes directrices et les protocoles en place
- Obtenir l’évaluation à jour de l’état de santé de la personne
- Évaluation nutritionnelle incluant les indications et contre-indications
- Diriger vers une autre personne professionnelle ou collaborer avec une autre personne professionnelle lorsque l’intérêt de la patiente ou du patient l’exige
- Documentation au dossier clinique
- Communication aux personnes professionnelles concernées
Afin d’exercer leur droit de prescrire, les diététistes-nutritionnistes autorisés doivent détenir une ordonnance individuelle ou collective d’une ou d’un médecin ou IPS. Une demande de consultation en nutrition est effectivement considérée comme une ordonnance individuelle et celle-ci peut être écrite ou verbale. Une fois qu’une ou un médecin ou IPS demande une consultation en nutrition, les diététistes-nutritionnistes disposent alors de toute l’autonomie pour exercer les activités autorisées appropriées au plan de traitement nutritionnel de la patientèle. Les prescriptions des analyses de laboratoire doivent être en lien avec le champ d’exercices des diététistes-nutritionnistes et avoir une pertinence pour la prise en charge de la patientèle. Les diététistes-nutritionnistes sont donc en mesure de prescrire toutes les analyses nécessaires à la détermination et au suivi du plan de traitement nutritionnel.
À noter que les diététistes-nutritionnistes autorisés à prescrire doivent assurer le suivi requis par l’état de la patientèle et transférer ce suivi à une autre personne professionnelle de la santé si nécessaire. Lors de la prescription d’analyses de laboratoires, les diététistes-nutritionnistes doivent y donner suite de façon appropriée et en temps opportun.
Le parcours de formation nécessaire à l’obtention du droit de prescrire comprend 3 formations. Il est obligatoire de compléter le parcours de formation en entier afin d’obtenir un numéro de prescripteur de la RAMQ.
Parcours de formation:
Oui, il est permis pour les diététistes-nutritionnistes de prescrire, modifier et cesser les solutés. Effectivement, l’activité autorisée de prescription des macronutriments a comme objectif de permettre aux diététistes-nutritionnistes de prendre en charge la nutrition parentérale de façon autonome, ce qui inclut le volume et la posologie des solutés. Comme pour toutes activités professionnelles, il est essentiel que les diététistes-nutritionnistes détiennent les compétences préalablement à l’exercice de cette activité.
Les diététistes-nutritionnistes peuvent également prescrire les solutés dans un contexte de nutrition entérale. Les diététistes-nutritionnistes doivent s’assurer que la prescription des solutés s’inscrit dans leur champ d’exercices et ait une pertinence pour la prise en charge nutritionnelle de la patientèle.
Les activités autorisées pour les diététistes-nutritionnistes ne sont pas réservées à certains milieux et peuvent donc être exercées par les diététistes-nutritionnistes œuvrant autant dans le réseau public que dans le secteur privé. Cependant, certains éléments doivent être pris en considération :
- Afin d’exercer les activités prévues au règlement, les diététistes-nutritionnistes doivent obligatoirement être en présence d’une ordonnance d’une ou d’un médecin ou IPS indiquant que la nutrition constitue un facteur déterminant du traitement de la maladie. En d’autres mots, il doit s’agir de personnes pour lesquelles la ou le médecin ou l’IPS a demandé une consultation en nutrition.
- Lorsque les diététistes-nutritionnistes prescrivent des analyses de laboratoire, elles doivent y donner suite de façon appropriée et en temps opportun. Par exemple, si le résultat indique une valeur critique, les diététistes-nutritionnistes doivent être en mesure de gérer la prise en charge requise par un corridor prédéterminé de service, et ce, dans des délais appropriés. Une personne répondante doit être nommé afin de prendre en charge les valeurs critiques en l’absence de la ou du diététiste-nutritionniste.
- Avant de procéder à la prescription d’analyses de laboratoire, il est important d’accéder au dossier médical afin de s’assurer d’avoir l’information à jour. Avant de prescrire des analyses de laboratoire, les diététistes-nutritionnistes doivent en analyser la pertinence clinique et s’assurer qu’un tel résultat de laboratoire n’est pas autrement disponible.